Non, le pétrole n’est pas une malédiction
On constate depuis quelques temps le pouvoir de Macky Sall
étant incapable de convaincre les sénégalais sur le permis d’exploitation du
pétrole attribué à son frère, se bande avec l’argument de malédiction pétrolière
pour créer une panique dans les esprits.
C’est aussi arlequinade de voir Seydou Guèye et Abdoulatif
Koulibaly, récemment recrutés au Palais, tenir la thèse de l’innocence de Aliou
Sall sous la base d’avoir juré sur le coran.
Dans une république, si jurer sur le coran suffit pour
prouver son innocence, je me demande ce que Macky Sall attend pour fermer la
faculté des droits.
Que doit-il attendre pour dissoudre la magistrature et
fermer les tribunaux ?
Que Doit-il attendre pour remplacer les magistrats par des
Imams ?
Que doit-il attendre pour remplacer les avocats par des
interprètes de coran ?
En fin, je me demande, que faut-il faire avec ceux qui
n’appartiennent pas à la religion musulmane ?
On assiste actuellement à une « mythomanie gouvernementale »
qui déshonore la République.
Que personne ne croit à la malédiction pétrolière.
La malédiction, c’est avoir une justice à la fratrie
présidentielle et à tous leurs collaborateurs auxquels les crimes économiques
sont permis, et une autre justice pour le reste du peuple.
La malédiction, c’est avoir une justice qui envoie
vingt-cinq commissions rogatoires pour liquider un adversaire politique de
taille et faire un appel à témoin pour le frère du Président de la République.
La malédiction, c’est avoir des autorités qui répriment les
manifestants qui ne réclament que la transparence dans les ressources
naturelles qui engagent la vie de toute une nation.
La malédiction, c’est avoir des autorités qui violent la
constitution, notamment en son article 7 qui stipule que « La personne est
sacrée. Elle est inviolable. L’Etat a l’obligation de la respecter et de la
protéger… », et en son article 8 qui couvre les libertés « liberté
d’expression, liberté d’association, liberté de réunion, liberté de manifestation… ».
La malédiction, c’est violer l’article 8 du code pétrolier
qui atteste clairement que « nul ne peut être titulaire d’un titre minier
d’hydrocarbures ou d’un contrat de services s’il ne justifie des capacités
techniques et financières nécessaires pour mener à bien les opérations
pétrolières ».
La malédiction, c’est faire usage à l’article 34 du code
pétrolier pour faire gagner à son frère des milliards sur le dos des
sénégalais.
La malédiction, c’est de nous arracher notre avenir, par le
vol de nos ressources naturelles.
Chers compatriotes, cet argument n’a que l’objectif de vous
intimider, de créer une psychose, de vous inviter à ne plus manifester, de
démissionner face au tribunal de conscience citoyenne, de renoncer à votre
devoir patriotique, et les permettre de
s’accaparer à des ressources qui doivent bénir l’avenir des générations et des
générations.
Le pétrole est plutôt une bénédiction.
Par cet or noir, le Sénégal peut lutter contre l’émigration
clandestine, mettre fin aux abris provisoires dans le milieu rural, bâtir de meilleures écoles et universités, construire
des hôpitaux dans les zones les plus éloignées du pays avec de personnels de
qualités à nombre suffisant, lutter contre l’avancée de la mer, construire de
meilleures infrastructures dans tous les domaines, lutter contre le chômage des
jeunes, lutter contre la pauvreté d’une manière générale.
Chers compatriotes, l’heure est à la résistance, à la
mobilisation et à la manifestation pour exiger la transparence dans nos
ressources, la justice sur l’affaire Petro-tim mais aussi la renégociation des
contrats pétroliers.
Malang FADERA,
citoyen sénégalais
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