Bruno Lemaire sur le franc CFA

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C'était au Sénégal,à Dakar quand le ministre de l'économie et des finances Bruno Lemaire a laissé entendre que "Je dis pour tous ceux qui critiquent le franc CFA et qui nous disent qu'on ne peut pas réussir économiquement dans le cadre de la zone franc, c'est faux de dire que ce n'est pas un bon modèle de développement."
 Ce n'est pas la première fois qu'il fait des sorties sur le franc CFA. Sous les ondes de RFI face à Christophe Babouer, il avait répondu que "le franc CFA ait garantie tous les Etats membres de la stabilité et c'est important d'avoir la stabilité monétaire dans un environnement économique plus en plus incertain.(...) c'est aux Etats membres de la zone franc CFA de décider ce qu'ils veulent comme  avenir pour le franc CFA; est-ce qu'ils veulent changer de nom? est-ce qu'ils veulent élargir la zone? Ça, c'est à eux de décider. La France évidemment est ouverte à toutes les évolutions qui seront proposées par les Etats membres de la zone franc CFA."
Monsieur le ministre à quoi vous jouez?
 Insulter publiquement l’intelligence des africains de la zone franc CFA.

Cependant,la stabilité de la monnaie,  l'élargissement de la zone, ce n'est pas à ce niveau le vrai débat. C'est le contenu qui, aujourd'hui, doit être clarifier à tout le monde. Cela consistera à dire dignement qu'un euro égal 655 franc CFA, que dans chaque produit acheté à 100f, la moitié revienne à la France qu'elle garde dans son trésor sous le prétexte fallacieux de garantir la monnaie, que dans les banques centrales africaines les français qui y sont ont un droit de veto (ils détiennent un pouvoir incontestable), que l'Afrique a plus de 14000 milliards qui dorment dans le trésor français et qui pourraient financer ses projets de développement,que le franc CFA est fabriqué en France à Chamalières, que la libre circulation des capitaux entre la France et les pays de la zone franc CFA est un des principes de fonctionnement de la monnaie coloniale:
-facilite les investissements français et européens en Afrique;
-le rapatriement des capitaux,et l'importation par la France des matières premières;
-bloque les échanges entre pays africains(le franc CFA de l'Afrique de l'ouest ne peut pas être consommé en Afrique centrale. Il faut les convertir en devise étrangère);
-favorisent également l'évasion des capitaux africains de l'Afrique vers la France.(source: charte mouvement panafricain de rejet du franc CFA)
Voilà,les points sur lesquels les débats sur cette monnaie doivent s'orienter.

Par ailleurs,nous ne sommes pas pour l'élargissement de la zone ni encore pour le changement de nom. La jeunesse consciente veut, aujourd'hui une monnaie fabriquée en Afrique par l'Afrique et pour l'Afrique. Car le changement de nom serait un prolongement du système d'exploitation monétaire.
Ce qu'il faut réviser,c'est le contenu. Rendre à l'Afrique ce qui lui appartient.
A travers le mécanisme du franc CFA, la France contrôle systématiquement l'économie des pays de la zone franc.
En outre, la souveraineté économique ne peut être effective et inclusive qu'à travers une indépendance monétaire. Vous ne faites,toutefois,que défendre l’intérêt de la France. 
C'est pourquoi,aujourd'hui, les Etats africains doivent avoir le courage de défendre les intérêts de leurs peuples et de les protéger contre le pillage. 
A ce stade, nous ne condamnons pas la France mais ce sont les dirigeants africains qui ne savent pas s'orienter.  
                                                                                                                         Malick KAMBAYE
    

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